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La chronique des arts et de la curiosité — 1900

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Nr. 2 (13 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0022
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LA CHRONIQUE DES ARTS

vraiment nous sommes loin de cette période
d'enfance où Norvégiens et Danois imitaient les
paysagistes allemands de Dusseldorf et de Carls-
ruhe, et les Suédois l'académique français ouïes
paysagistes de Barbizon. Certains noms, déjà
bien accueillis en 1889, recevront en France,
celte fois, la consécration qu'ils me semblent
mériter. En Norvège, je citerai Gerhardt Mun-
the, Werenskiold, Hans Heyerdahl, Eilif Peters-
sen, Christian Krogli, Edvard Munck ; en Suède,
Bruno Liljefors, Karl Nordstrœm, Richard Bergh
et le prince Eugène, qui n'est pas, comme on
pourrait le croire, un simple quoique royal ama-
teur; en Danemark, Viggo Johansen, Krœyer,
Julius Paulsen, Vilhelm Hammershœj, Johan
Bolide, Joachim Skovgaard. Difficiles à pro-
noncer pour une langue française, difficiles plus
encore à retenir, ces noms étonneront moins
peut-être à seconde vue. C'est pourquoi je les
mets dès aujourd'hui sous les yeux de vos atten-
tifs lecteurs.

Le mouvement artistique à Christiania s'accen-
tue toujours. Nous avons chaque saison, d'oc-
tobre à la fin d'avril, maintes expositions. Les
artistes étrangers, chez qui s'efface peu à peu le
préjugé que nous soyons d'engourdis et incultes
pêcheurs de phoques, ce que nous devons surtout
à la gloire universelle d'Ibsen, commencent à
nous envoyer leurs œuvres, dont notre Galerie
nationale, d'ailleurs, retient toujours quelqu'une.
En 1898, nous avons ou déjà une petite exposi-
tion d'art français à la galerie Blonqvist. Là, ce
sont deux sculptures de Eodin qui ont surtout
attiré l'attention. Lo musée les a acquises. Depuis
le commencement de cette saison, il s'est ouvert
à Karl Johansgade, c'est-à-dire au cœur de la
ville, entre le Palais royal et le Storthing, sur
notre voie sacrée, une galerie nouvelle, grande-
ment installée par les soins do M. Wang, un
artiste. Pour inaugurer son entreprise, celui-ci
nous avait offert, en octobre, une jolie exposition
d'œuvres de notre peintre Fritz Thaulow, célèbre
à Paris. En ce janvier, c'est une exposition fran-
çaise : trente-trois peintures ou aquarelles de
MM. Charles Gottet, André Dauchez, Bené Mé-
nard et Lucien Simon.

Ce sont des noms fort connus à Christiania,
où ces jeunes artistes apportent le témoignage
éloquent de l'activité de l'école française et de ses
talents nombreux, sans cesse naissants. Nous
trouvons chez eux ce que nous aimons : du sen-
timent, de la gravité et de la force. Je parle sur-
tout de MM. Gottet, Simon et Dauchez. M. Bené
Ménard nous plaît par d'autres qualités, qui,
nous étant plus étrangères, ont un charme d'exo-
tisme. Il nous paraît athénien à côté de ses amis,
car nous savons aussi que ces peintres forment
un quadrille amical. Dans la salle spacieuse de
la galerie Wang, agréablement décorée, leurs
œuvres font le meilleur effet. Chacun d'eux a son
panneau, les toiles sont espacées, et, après avoir
joui de l'ensemble, on peut en goûter les parties.
Les journaux sont pleins d'éloges. L'on s'accorde
à dire que c'est la plus intéressante exposition
étrangère que nous ayons encore vue ici.

Sans insister sur des œuvres que vous con-
naissez certainement, il nous faut citer, de M.
Cottet: Les trois capitaines, de rudes figures de
marins bretons sur un fond de mer profonde ;
les Bateaux à Douamenez, d'un effet si pitto-

resque, et ces deux puissantes et saisissantes
marines : Mer orageuse et Effet du soir. Dans
une esquisse (n° 9) d'un tableau qui, je crois,
s'intitule : Deuil au pays de la mer, et qui fut
exposé à l'exposition française de 1888, chez
Blomqvist, M. Gottet nous montre jusqu'à l'évi-
dence la spontanéité, la vigueur et le don de
coloris de son talent. Les aquarelles de Bretagne
de M. Simon, qui m'avaient frappé à Paris, sont
d'une facture et d'un caractère remarquables ;
son Cirque forain a gagné tous les suffrages.
Les envois de M. Dauchez sont très importants.
La conception émouvante du Pèlerinage, la mé-
lancolie du Marécage, le calme et la fraîcheur
des Bords de la Loire, sont d'un artiste sérieux
et rêveur. Quant à M. Bené Ménard, il arrête et
relient longtemps avec son Jugement de Paris,
d'une grâce exquise, son Agrigente, d'un senti-
ment si poétique, et son Arc en-ciel, qui séduit
par sa délicatesse.

Isbjœrn'

REVUE DES REVUES

V Mercure de France (janvier). — M. Virgile
Josz, qui avait naguère, dans cette revue, mis en
avant le projet, malheureusement irréalisé, d'une
exposition de l'œuvre de Chardin à l'occasion du
centenaire de cet artiste, publie, dans ce numéro,
un intéressant article sur Claude Lorrain à pro-
pos du trois centième anniversaire de sa nais-
sance, qu'il siéerait de célébrer dignement.

0 Revue encyclopédique Larousse (6 jan-
vier). — Bévue des diverses manifestations d'art
en Allemagne pendant l'année 1895, par M. Meier-
Graefe (8 grav.).

— Revue de l'Art chrétien (1899, 5e livrai-
son). — Suite de l'étude archéologique du car-
dinal Bampolla (terminée dans le fascicule sui-
vant, qui contient une reproduction hors texte
du sarcophage des Machabées, retrouvé en 1876
sous le maître-autel de Saint-Pierre de Borne)
sur Le martyre et la sépulture des Machabées.

— Ravenne et Bologne; carnet de voyage,
par M. Gerspach (8 grav.).

■— M. James Weale nous fait connaître et nous
décrit un des trois tableaux de Jan van Eyck
qui sont restés inachevés : c'est un triptyque, la
dernière œuvre du maître, qui se trouvait jadis
dans l'église Saint-Martin, à Ypres, et qui se
trouve maintenant on possession de M. F.
Schollaert, de Louvain ; on y voit dans le pan-
neau central la Madone avec l'Enfant, et, sur les
volets, Gédéon et Aaron, avec des symboles tirés
de l'Ancien Testament. L'authenticité de l'œuvre
est prouvée par deux dessins du xv° siècle : l'un
attribué à Jan van Eyck, à l'Albertma de Vienne;
l'autre attribué à Bogier van der Weyden, au
Musée germanique de Nuremberg, représentant
tous deux le panneau central inachevé tel que
van Eyck l'a laissé.

— Notice de M. .1. H. sur une belle croix en
métal gravé et orné de cabochons remontant à la
 
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